Table des matière
Après Odyssey qui a su autant diviser les fans, que susciter de l’engouement autour de la licence, Ubisoft revient aujourd’hui avec un épisode en terre nordique. Il nous a été teaser pour la première fois en avril 2020 par le billet d’un fan art réalisé par l’artiste Bosslogic. Quelques jours plus tard seulement, une première bande-annonce fut dévoilée, émerveillant les joueurs de la première heure avec le retour de la fameuse lame secrète : un enthousiasme également dû à la présence du studio Ubisoft Montréal à la tête d’une quinzaine d’autres studios de la firme. Pour rappel, Ubisoft Montréal avait déjà fait ses preuves avec les opus Black Flag et Origins qui comptent pour beaucoup parmi les meilleurs jeux de la franchise. Cependant, ces récents succès ne sont-ils pas montés à la tête du studio ? Ce dernier n’a-t-il pas eu les yeux plus gros que le ventre ? Assassin’s Creed Valhalla a-t-il réussi à réunir nouveaux entrants et anciens adeptes de la licence ? C’est l’interrogation à laquelle nous allons tenter de répondre durant ce test.
Ma hache dans ton crâne !
D’abord, revenons à Odyssey qui apportait certaines nouveautés à la licence comme un côté RPG bien plus développé que dans Origins avec une ribambelle d’armures et armes. Ces dernières étaient presque trop présentes dans le jeu, mais permettaient au gameplay de se diversifier. L’ennui ici, c’est que les lances, dagues, épées et masses qui peuvent paraître diversifiées n’offraient en réalité que peu de différences. A mon sens, on ne relevait que trois gameplay distincts : la lance rapide et distante, l’épée et la dague qui étaient rapides et faibles, et la masse lente mais puissante.
En revanche, la panoplie d’armures présente dans le titre donnait aux joueurs la possibilité d’avoir son propre personnage, sans parler de la possibilité de choisir le sexe du héros. Un choix également présent dans Assassin’s Creed Valhalla, accompagné d’une personnalisation de l’avatar plus poussé et la possibilité de changer de sexe durant l’aventure. Si, à première vue, ce changement peut paraître étrange et couper l’immersion in game, en réalité il n’en est rien. Il est concevable que certains individu n’apprécient guère ce changement, pourtant le jeu à le mérite de justifier cela dans le scénario par un bug de l’animus empêchant la reconnaissance complète de l’ADN d’Eivor. Par conséquent, si dans Odyssey le personnage canon restait Kassandra, pour Valhalla les deux personnages s’inscrivent dans le lore de la franchise.
Cependant, pour en revenir aux armures, le système d’équipement présent dans Odyssey est de retour dans Valhalla. Néanmoins, les pièces d’armure se font bien plus rares que dans le dernier opus de la licence apportant ainsi un véritable sentiment d’accomplissement lorsque le joueur parvient à améliorer un équipement au maximum. L’épisode inaugure également le tant attendu retour des assassins ainsi que celui de la lame secrète, après leurs absences dans Odyssey.
Ces armes pourront être combinées comme bon vous semblera. Il est complètement possible d’équiper Eivor de deux boucliers ou de deux armes à deux mais, même si pour celui-ci il faudra posséder le bon talent. Un système qui permettra à vos combats d’être distincts par rapport à ceux de vos amis. Et, pour rendre les affrontements plus agréables, Ubisoft a eu la merveilleuse idée de ne pas réitérer ce qu’étaient les combats dans Odyssey. Ces derniers pouvaient parfois sembler quelque peu brouillon.
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Le jeu renoue également avec la présence d’un hub central dans Assassin’s Creed ce qui n’avait plus été le cas depuis le train de Syndicate. C’est votre colonie qui remplira ce rôle de base lors de l’arrivée d’Eivor en Angleterre. Elle pourra être améliorée en construisant de nouveaux bâtiments comme un chantier naval, un écurie et bien d’autres. Afin de récolter les objets nécessaires à ces fabrications, il vous faudra réaliser des pillages comme tout bon Danois, Eivor sera en mesure d’aller profaner quelques cathédrales et d’y récupérer certains matériaux indispensables pour cet accomplissement.
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Dans la même veine, et étant hérité des affrontements entre Sparte et Athène dans Odyssey, il sera possible de réaliser des raids. Les raids sont généralement liés à des objectifs de quêtes qui ont pour but la constitution d’une alliance entre la colonie d’Eivor et d’autres civilisations présentent en Angleterre. A la différence des pillages, il faudra ici se mesurer à un boss. Toutefois, même les boss peuvent être assassinés, mais pour cela il faudra mener à bien un QTE disponible lorsque vous aurez débloqué la compétence.
De l’assassin au Valhalla
Des compétences qui seront aussi variées qu’il est possible de l’imaginer, avec trois branches principales qui sont comme à l’accoutumée une branche guerrière, une branche assassin et une branche chasseur. Chacune d’elles propose d’appréhender le jeu d’une façon différente, autant dire qu’il existe un grand nombre de combinaisons. Néanmoins, il existe un énorme problème à cet arbre et pas des moindres : il est possible de débloquer l’intégralité des compétences. En d’autres mots, la spécialisation ne vous permet pas de voir votre personnage se démarquer par rapport à celui des autres joueurs. Ainsi, à terme, vous aurez exactement les mêmes capacités que votre voisin chiant qui à lui une vie sociable contrairement à vous. Plus sérieusement, si vous comptez sur les talents d’Eivor pour tenter de vous l’approprier, c’est raté.
Pour autant, il n’est pas impossible de vous différencier des autres joueurs. vous n’étiez pas au courant, les Vikings n’avaient pas de navire arborant une tête de licorne même si la rumeur raconte qu’ils tuaient leurs ennemis avec des câlins et des bisous – J’évoquais en amont la possibilité de personnaliser son personnage, cependant il vous sera par la suite possible de modifier la coiffure ainsi que les tatouages de ce dernier durant votre voyage. D’autant plus que les armures vous permettront véritablement de vous orienter dans une branche plus qu’une autre en fonction des statistiques. Dans un autre registre, il est possible de customiser le drakkar comme bon nous semble. Attention malgré tout à ne pas dénaturer le jeu avec des cosmétiques telle une proue en tête de licorne. Si cela peut paraître amusant, vous conviendrez que cela ruine l’immersion. Cela dit, il ne s’agit là que d’un avis personnel, faites en ce que bon vous semblera.
Des bugs à la sauce Ubisoft
Qu’importe votre choix, vous pouvez être sûr que le rendu visuel sera au rendez-vous. C’est souvent le cas pour les jeux Ubisoft, mais c’est d’autant plus vrai pour ce nouvel opus de sa licence phare : le jeu est somptueux. Il est difficile de nier ce point, pour autant, il n’est pas vraiment à la hauteur de ce à quoi l’on pourrait s’attendre pour un jeu développé à la fois sur old gen et sur next gen et c’est peut-être ici son talon d’Achille.
Il fallait pourtant s’en douter, à vouloir ravir tout le monde, on finit par se brûler les ailes. De plus, il en découle également de nombreux bugs, entre le personnage qui passe sous la carte, ou encore des quêtes impossibles à finaliser sans oublier les bugs d’affichages. Par ailleurs, l’optimisation n’est pas vraiment au rendez-vous. Bien qu’il s’agisse d’une certaine façon de la signature d’Ubisoft, il ne faut pas cautionner ce genre de pratique. Enfin, oublions tout cela pour se focaliser sur les nouveaux environnements que nous offre cet épisode. Entre la Norvège et son ambition hivernale ou l’Angleterre et ses paysages tantôt luxuriants, tantôt urbains – tout du moins autant qu’il l’était possible à cette époque – Assassin’s Creed Valhalla nous offre un nouveau terrain de jeu que l’on prendra plaisir à parcourir.
On frappe d’abord et on parle ensuite
Pour ce qui est de la narration, je n’aborderai pas le présent du jeu, tout ce que je peux vous dire, c’est qu’elle est plus présente que dans les anciens opus, m’ayant rappelé ce que ces séquences étaient dans Assassin’s Creed 2. A contrario, je peux vous parler de l’histoire d’Eivor qui est aussi décevante que celle d’Odyssey pour moi. Le retour des Assassins n’apporte pas un réel intérêt dans l’aventure. Ce retour est plutôt amené de la façon suivante : “tu te souviens, ça s’appelle Assassin’s Creed… du coup… y a des assassins, tu te souviens ?” – évidemment qu’on s’en souvient, c’est écrit en grosses lettres sur la jaquette du jeu – j’ai comme la sensation qu’Ubisoft ne sait plus quoi faire avec cet aspect assassin et nous propose plus un jeu d’exploration “historique” qu’un réel Assassin’s Creed malgré le retour de certaines features comme le fait de se cacher dans la foule comme cela était présent dans les premiers jeux. En d’autres mots, le côté assassin du jeu donne plus l’impression d’être un fardeau pour la licence qu’autre chose et, croyez- moi, il est extrêmement dur pour le fan d’Assassin’s Creed que je suis de tenir ces propos.
Loin du Valhalla
En définitive, il serait peut-être préférable pour Ubisoft de clôturer une bonne fois pour toute la licence afin de créer une nouvelle série où les scénaristes ne seraient plus esclaves d’un lore qui a depuis longtemps perdu de sa superbe : même si les fans en raffolent et moi le premier, laissez la licence mourir dignement et aller au Valhalla ! Il faudrait aussi qu’Ubisoft revoit son système d’animation qui est franchement ignoble. On espère que ça arrivera pour le prochain AC qui sera 100 % next-gen car à mon grand désarroi – et en même temps, pour mon plus grand bonheur – ça ne serait certainement pas la dernière fois qu’on entend parler d’Assassin’s Creed.
Assassin’s Creed Valhalla
70€ (prix en baisse)Points positifs
- Les graphismes qui même s’ils ne font pas next gen restent relativement beau
- Le contexte historique est respecté
- On retrouve un semblant d'intérêt pour le présent
- Les combat sont agréables
- On a enfin le retour de la lame secrète !
Points négatifs
- Le retour des Assassin sonne forcé
- On retrouve de nombreux bugs qui ne devrait plus être permis
- Une histoire qui ne semble composé que de quêtes secondaires
- Des animations faciales à la ramasse
- Une certaine répétitivité dans les évènements de la carte